La transformation numérique a multiplié les interactions machine-to-machine dans les environnements IT modernes. Conteneurs, services cloud, processus d’automatisation… Les Identités Non Humaines (NHI) sont partout, et leur gestion sécurisée est désormais un pilier fondamental de la cybersécurité.
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ToggleL’explosion des NHI : un défi sous-estimé par les entreprises
Aujourd’hui, les NHI dépassent largement en nombre les utilisateurs humains dans les infrastructures informatiques, avec un ratio estimé à plus de 50:1. Pourtant, elles restent souvent mal inventoriées, mal gérées et invisibles aux yeux des équipes de sécurité. La plupart des solutions d’Identity and Access Management (IAMGestion des identités et des accès dans un système d’information. Azure AD gère les accès selon le rôle. Microsoft) historiques ont été conçues pour les humains : annuaire LDAP, gestion des rôles utilisateurs, MFA… Mais les machines n’ont pas d’empreintes digitales, ni de smartphones pour recevoir des codes MFA.
Résultat ?
Les NHI continuent de s’authentifier via des secrets statiques, souvent laissés sans rotation, exposés dans des dépôts Git, ou intégrés directement dans le code source.
Le secret comme identifiant primaire : un changement de paradigme nécessaire
Pour reprendre le contrôle, un concept clé émerge : considérer chaque secret comme l’identifiant unique d’une NHI.
Pourquoi ce modèle fonctionne-t-il ?
Les secrets sont uniques par nature : Chaque token, clé API ou certificat est généré de façon cryptographiquement distincte.
Ils sont directement liés aux activités des machines et services : En suivant l’usage d’un secret donné, il est possible de tracer qui accède à quoi, quand et depuis quel environnement.
Cette approche permet de combler le vide laissé par l’absence de métadonnées natives sur les NHI, tout en offrant une observabilité renforcée sur l’ensemble de la surface d’attaque liée aux identités machine.
L’inventaire des secrets : un socle pour le Zero Trust
Un des bénéfices majeurs de cette approche réside dans la possibilité de centraliser l’inventaire de toutes les identités machine actives via leurs secrets associés.
Quels sont les avantages concrets ?
Visibilité continue : Savoir à tout moment quels secrets existent, où ils sont utilisés et par quel processus.
Détection des comptes orphelins et secrets dormants : Les secrets non utilisés peuvent être repérés rapidement.
Automatisation des politiques de rotation et de révocation : Limiter la durée de vie des secrets, renforcer le principe du moindre privilège et empêcher la persistance des accès non contrôlés.
Une telle gouvernance permet également de faciliter les audits de conformité (ISO 27001, NIS2, etc.) en apportant des preuves tangibles de contrôle des accès machine.
L’exposition massive des secrets : un risque grandissant
Si les entreprises peinent encore à gouverner leurs NHI, c’est aussi parce que les fuites de secrets sont devenues l’une des principales causes d’intrusion.
Le rapport State of Secrets Sprawl 2025 est édifiant :
Plus de 23,8 millions de secrets exposés publiquement sur GitHub en 2024.
35 % des dépôts privés analysés contiennent au moins un secret sensible.
Pourquoi ?
Parce que les développeurs et DevOps intègrent encore trop souvent les secrets directement dans le code, les scripts CI/CD ou les fichiers de configuration, par manque de sensibilisation ou par pression de productivité.
Ces fuites offrent aux attaquants un accès direct aux environnements de production, souvent sans alerte ni détection immédiate.
L’impact réel sur les entreprises : de la compromission à l’espionnage
Les conséquences de ces mauvaises pratiques sont lourdes :
Escalade de privilèges : Un simple token mal sécurisé peut ouvrir un accès latéral à d’autres services critiques.
Implantation persistante : Les attaquants créent des portes dérobées basées sur des secrets réutilisés ou non révoqués.
Vol massif de données : Qu’il s’agisse de données clients, de secrets industriels ou de codes sources confidentiels.
Plusieurs attaques majeures ces dernières années – de l’affaire Uber à celle du Trésor américain – ont un point commun : une compromission initiale par vol ou fuite de secrets NHI.
GitGuardian : de la détection à la gouvernance des NHI
Pour répondre à cet enjeu, GitGuardian a étendu ses capacités au-delà de la détection de secrets exposés. La solution propose désormais un véritable inventaire centralisé des secrets, couvrant :
Les secrets stockés dans les vaults (HashiCorp, AWS Secrets Manager, etc.)
Les secrets injectés dans les pipelines CI/CD
Les secrets intégrés dans les conteneurs, playbooks ou autres assets IT
Les secrets détectés en environnement public ou dans les dépôts internes
GitGuardian permet d’obtenir une cartographie dynamique et contextualisée de toutes les NHI de l’organisation, avec des indicateurs de risque, des métadonnées enrichies (créateur, dernière utilisation, étendue des permissions…) et des alertes sur les anomalies ou violations de politiques.
Vers une gouvernance proactive des identités machine
Cette visibilité transversale permet aux équipes sécurité de :
✔️ Identifier les secrets “zombies” ou à risque élevé.
✔️ Automatiser les rotations de credentials obsolètes.
✔️ Détecter les duplications ou mauvaises pratiques (ex : un même secret utilisé dans plusieurs environnements).
✔️ Mettre en place des politiques Zero TrustModèle de sécurité où aucun acteur n’est présumé fiable par défaut. Chaque accès nécessite une revalidation. Forrester sur les accès machine.
En liant chaque identité non humaine à son “empreinte-secrète”, les organisations renforcent leur posture de sécurité et réduisent significativement les risques d’intrusion.
Conclusion : Ne laissez plus les NHI être votre angle mort sécurité
À l’ère du cloud natif, de l’Infrastructure as Code et des architectures distribuées, l’inaction face à la gouvernance des NHI est un risque majeur.
Adopter une approche par les secrets comme identifiants uniques, c’est choisir de reprendre le contrôle, réduire l’exposition et assurer une conformité continue.
La visibilité, c’est le premier pas vers la sécurité.